SLPJ - Interview de Stefano Tartarotti

28-11-2025 15:25 FRANEJOLY

Rencontre avec Stefano Tartarotti au SLPJ 2025, l’auteur de Toutou Détective , publié aux Éditions Ynnis, nous plonge dans l’univers d’un personnage animal à la fois simple, expressif et absolument unique.  

Lors de cette interview exclusive, nous avons exploré la création de ce héros attendrissant, ses aventures multiples dans un seul livre, et la manière dont l’humour tendre mais piquant de Tartarotti reflète subtilement notre monde actuel.  

De la légèreté du premier tome à la profondeur et la mélancolie qui émergent dans le troisième, l’évolution de Toutou captive et intrigue.

Plongez dans l’univers captivant de Toutou Détective et découvrez cette rencontre unique.

Comment donnez-vous vie à un personnage animal avec autant d’émotions… sans lui donner de sourcils à la manière de Disney ? 

Stefano Tartarotti : Je n'aime pas beaucoup les yeux disneylais. J'aime bien le trait, la dynamique du trait disneylais. Les yeux, je n'aime pas beaucoup. Quand j'ai commencé à faire des films, je n'aimais pas les yeux Disney. Quand j'ai commencé à faire ce style, j'avais l'idée de lui donner des yeux à boutons, style Coraline, un personnage animé. C'est un peu moins expressif sur le visage, mais en général je préfère.

Comment est née l’idée du concept incroyable de pouvoir vivre plusieurs histoires dans un seul livre ?

Stefano Tartarotti : C'est l'idée de Christian Giove, un game designer qui me suivait pour mes films sur les réseaux sociaux. Il m'a proposé de faire ensemble le premier livre, Un jour de Cana. Il a développé la partie game design du livre, puis j'ai développé la scénographie, les dialogues et les dessins du premier livre. L'idée de se baser sur des livres-jeux et de faire une BD de jeu ne vient pas de moi. Elle vient de Christian Giove, qui m'a contacté avec l'idée de créer une BD dont vous êtes le héros. Sur la première BD, c'est lui qui a conçu toutes les mécaniques et les arborescences, pendant que je travaillais le style graphique et la narration.

Votre humour est tendre mais piquant, est-ce que ce personnage vous permet d’exprimer des faits en rapport avec notre monde actuel sous le trait de l'humour ? 

Stefano Tartarotti : Je pense que oui, parce que je fais plus de BD pour les jeunes et les adultes. Les livres de la Cana, les BD de jeux, sont nés avec un humorisme un peu plus adulte, même si c'est très tendre. Ces livres étaient destinés à un public de jeunes adultes. Mais avec les couleurs, les animaux qui parlent, le ton tendre, les enfants aiment aussi beaucoup. Je crois qu’ils apprécient qu’on leur parle comme à des adultes, sans simplifier la narration ni l’humour. Au départ, on visait mon public habituel, mais on a découvert que les enfants adoraient Toutou Détective et ses histoires. Le fait de ne pas les prendre pour des imbéciles participe à leur intérêt.

Entre le premier et le troisième tome, Toutou semble gagner en profondeur et en mélancolie. Cette évolution était-elle prévue dès le départ ?

Stefano Tartarotti : Non, pas du tout. Le premier livre est né avec l'idée de faire quatre mini-aventures. Je voulais éviter l’aspect punitif qu’on trouve parfois dans les livres-jeux. Si tu fais une erreur, le personnage est puni et tu dois recommencer. J’avais parlé avec Christian de faire quelque chose de plus solaire, relaxant, tranquille. Dans le premier livre, tu es dans le dos d’un chien, par une belle journée de printemps, et tu explores les aventures. Pas de menace, pas de punition.

Le deuxième livre est conçu comme un polar, un peu à la Agatha Christie : un chien a disparu dans un château mystérieux. L’atmosphère est différente, plus intrigante mais pas trop effrayante. 

Le troisième tome s’inspire d’Alice au pays des merveilles : quinze portes s’ouvrent sur quinze mondes étranges. À l’intérieur, on vit des micro-aventures, on trouve des objets à utiliser dans d’autres mondes. Ce volume est plus onirique, conçu pour intriguer et amuser.

Si Lucy pouvait vous poser une seule question pendant cette interview, laquelle serait-ce, selon vous ?

Stefano Tartarotti : Elle pourrait dire : « Pourquoi je ne suis pas à Paris avec toi en ce moment ? »

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Merci beaucoup pour vos réponses et votre temps.

Franejoly